27ème étape de Moratinos à Bercianos

Lundi 10 Juin 2013  étape de 21 kms. Hébergement à l’albergue paroissiale Casa Rectoral

Lever 6 h 30, petit déjeuner 7 H 15, chemin sous un épais brouillard. Nous démarrons doucement, les genoux d’Andrée ne vont pas mieux, il faut les échauffer.

Deux anglaises nous emboitent le pas, j’essaie tant bien que mal de faire la conversation mais mon anglais n’est pas terrible. Très longue portion, 10 kms à parcourir pour arriver à Sahagun. Avant d’entrer en ville, nous traversons la nationale puis un petit pont nous amène aux ruines d’une chapelle en cours de rénovation. A proximité de chaque côté du chemin 2 imposantes statues de templiers nous regardent passer. Cet endroit s’appelle Ermita de Virgente del Puente.

L’entrée de Sahagun est particulière. Des employés municipaux très affairés dans les rues montent des barrières, des structures hautes et très solides, manifestement les rues vont être envahies par des taureaux. Les affiches annoncent pour les prochains jours une fête, un défilé costumé et un lâcher de taureaux. Ce doit être intéressant à voir, mais trouver son chemin et fendre la foule avec nos sacs à dos aurait été difficile.

Passage par une pharmacie, et petite pause pour grignoter nos restes.
Nous prenons une variante pour rejoindre Bercianos. Le chemin entre une route pas fréquentée et des champs à perte de vue nous paraît interminable.
Le paysage, style champ d’aviation nous offre une configuration difficile à saisir avec de nombreux balisages, mais aussi avec des ponts mais non desservis. Arrivée à Bercianos, arrêt au bar à l’entrée du village pour y déjeuner, la serveuse parle français. Après le repas, recherche de notre albergue Santa Clara.

Le village est triste et sans âme, finalement 2 dames nous indiquent avec difficulté les flèches vertes à suivre peintes sur la route. L’albergue n’est pas visible, il faut passer une grande porte fermée, pas très engageant. Une fois la porte ouverte des odeurs, un bazar et 2 malabars « pas tibulaires mais presque » comme aurait dit Coluche nous font rebrousser chemin.

Recherche de l’albergue communale, tant pis nous irons en dortoir cette fois ci. La factrice nous indique où la trouver. Nous nous retrouvons devant une grande bâtisse en torchis qui n’ouvre qu’à 14 H 30. Un banc près de la porte nous invite à attendre l’ouverture. Nous sommes les premiers et assez vite les auvergnats arrivent puis des espagnols déjà rencontrés en chemin. Nous ne serons pas seuls à l’albergue.
Deux dames arrivent en voiture, ceux sont les hospitalières qui gèrent l’albergue. Elles ont l’air très sympathique, l’une italienne, l’autre brésilienne.

Nous entrons et surprise cette bâtisse qui semble austère de l’extérieur a bien du charme à l’intérieur. Le sol est pavé de pierre ronde faisant ressortir des formes, l’escalier très large en bois teinté montre que cette demeure n’est pas récente. Tout y est propre et bien ordonné.
Nous choisissons un dortoir de 12 lits. Avec les auvergnats nous occupons un côté du dortoir. Les parties communes sont toutes neuves.
L’après-midi est consacrée au repos sur la terrasse de l’albergue où tous les pèlerins se retrouvent. Le petit village n’offre pas d’attrait particulier.

Le repas du soir est prévu ainsi que le petit déjeuner et s’agissant d’un albergue « rectorale » le montant de la nuit et des repas est à l’appréciation de chacun, formule « Donativo », c’est le premier que nous faisons. On nous explique que la somme que nous mettrons dans l’urne servira au repas des pèlerins du lendemain, le nôtre est payé par les pèlerins de la veille.

Au repas du soir nous sommes assez nombreux et de toute nationalité. On nous sert des lentilles au petit salé. Les espagnols ont amené une grosse pièce de viande (?) que les hospitalières ont cuisinée dans de grandes marmites qu’elles amènent dans la salle de restaurant. Elles nous servent copieusement. C’est tellement bon que tout le monde en redemande. Une salade accompagne ces lentilles. Le vin du pays aussi.
Avant le service, l’hospitalière, originaire du Brésil, a organisé un court recueillement commun suivi d’une courte présentation. Puis dans l’attente du repas, elle s’est chargée de mettre l’ambiance.

En fin de repas, elle nous fait chanter par groupe de nationalité et dans la langue de chacun. L’un des pèlerins originaire d’Honduras a scotché tout le monde. Il a chanter seul, sans complexe d’une voix puissante et très belle. Il a même aidé un autre jeune pèlerin bien embarrassé de devoir chanter seul à son tour. Les hospitalières baraguinent en espagnol des petites histoires mais bien sûr difficile à comprendre pour nous.

Pas de vaisselle, ces dames ne veulent pas. Coucher vers 9 H 30.
Nous ne risquons pas d’oublier cet accueil, 2 dames très complémentaires. L’une, brésilienne, d’une vitalité extraordinaire, l’autre, italienne, toute en douceur. Et toutes 2 d’une grande gentillesse.