4ème étape de Arthez de Béarn à Sauvelade

 

Samedi 18  Mai 2013 : étape de 18 kms. Hébergement prévu au gîte communal dans le complexe de l’abbaye à Sauvelade mais l’étape se termine chez Nadette (chambre d’hôtes et dortoir)

 

La nuit n’a pas été très bonne, lever à 6 h et départ à 7 H 50 après un petit déjeuner au gîte en compagnie de Peter un autrichien.Temps clair et sec. A la sortie du village, nous traversons un bois pendant un très long moment. Le chemin est agréable, carrossable et avec un peu de soleil. Mais la pluie nous oblige assez vite à protéger nos sacs. Le sentier suit la route jusque Maslacq où nous cherchons le gîte des pèlerins. Il est fermé, apparamment en travaux mais les toilettes sont accessibles. La pluie continue. A la sortie de Maslacq, l’abri d’un arrêt de bus nous permet de faire une pause face au jardin public. A la reprise, nous quittons la route pour emprunter un large sentier qui longe le Gave de Pau pendant très longtemps avant d’entrer en forêt.

Passage particulièrement éprouvant car d’une monotonie cafardeuse. Une montée raide sur sentier caillouteux débouche sur une route de bitume. Puis toujours sous la pluie, près d’une ferme nous avons la surprise de trouver Peter qui s’est abrité sous un hangar. Malgré son grand parapluie, il semble trempé. Il préfère attendre une accalmie.

Après cette ferme, difficile de trouver le sentier car complètement inondé, passage par le bord du champ boueux. Mais le pire est à venir. Le sentier se transforme en une mare de boue, très difficile à s’en extraire (Andrée doit arracher ses bâtons plantés profondément dans la boue), une butte à gravir aggrave la difficulté.

Nous débouchons sur une voie d’accès enfin plus carrossable qui mène à une ferme, le chemin continue entre 2 pâtures pour arriver sur un plateau très venteux. La pluie redouble, le vent aussi. Les conditions deviennent épouvantables. Heureusement un panneau annonce l’Abbaye à 30 mn . Enfin nous y sommes, trempés de la tête aux pieds.

Vite nous entrons dans le gîte : une grande salle à manger, un coin cuisine. Nous ôtons vite fait les ponchos dégoulinants. Sur un panneau près de l’entrée, la liste des réservations est affichée, grosse surprise notre nom n’y figure pas. Sans doute un oubli, la réservation date de 3 mois. Je trouve le N° de la responsable, mais le sort s’en mêle, les batteries du portable n’ont pas aimé l’humidité ambiante, pas moyen d’appeler.

Miracle une cabine téléphonique se trouve un peu plus loin. Je file jusque la cabine sans enfiler le poncho (il tombe toujours des cordes). La cabine n’accepte pas les pièces mais seulement les cartes. Pas de carte de téléphone, Grrr §!?  Je réalise alors que les cartes bleues peuvent être utilisées. Je retourne chercher ma carte au gîte (toujours sous des trombes d’eau et sans poncho). J’arrive à appeler la responsable et là c’est l’apothéose.

– « Oui il est possible que votre réservation n’ait pas été enregistrée, vous êtes le 5ème cette semaine.

– !!!! Bon que fais-je ?

-Eh bien vous allez devant la liste de réservation, vous vous retournez et vous trouverez des adresses de chambres d’hôtes. Notamment chez Nadette. Voilà, au revoir Monsieur ».

Super, quel formidable sens de l’accueil et de la responsabilité. Je retourne téléphoner à Nadette qui m’indique le moyen de rejoindre sa maison, et comme je lui signale que nous sommes trempés de la tête aux pieds, elle accepte de venir nous chercher dès qu’elle le peut c’est à dire dans environ une  1/2 heure.
Nous mettons à profit cette 1/2 heure pour nous restaurer.

Elle arrive assez vite et nous emmène jusque sa maison assez éloignée du gîte. En route, nous lui contons notre mésaventure, elle ne s’étonne pas car 2 personnes s’occupent de la gestion : une gérante nouvellement embauchée et le maire qui n’accepte pas trop de déléguer. La communication entre les 2 ne fonctionne pas très bien.

Elle nous apprend que le soir une grande soirée de mariage est organisée dans le bâtiment voisin, bonjour le bruit. Nous arrivons chez elle sous la pluie battante accompagnée de bourrasques de vent. Les averses vont se sont succéder toute l’après-midi ainsi que le tonnerre et le vent.

Chez Nadette, la règle veut que nous laissions les chaussures à l’extérieur sous un abri. Elle nous donne du papier journal pour bourrer les chaussures afin d’accélérer leur séchage. Sa maison est très grande sur 2 étages. Elle la gère seule après y avoir fait elle-même tous les travaux d’aménagement.

Notre hôtesse très volubile a rendu sa maison à son image, très particulière. Nous sommes au sec mais les moyens limités de Nadette ne lui permettent de tout chauffer. Elle propose soit une des 2 chambres au 1er soit un dortoir au 2ème sous le toit. Nous optons pour le dortoir où 5,6 matelas sont disposés autour de la pièce. Il y fait très froid et les bourrasques de vent font un bruit d’enfer. Heureusement les duvets sont épais.

Elle nous annonce qu’elle doit aller chercher un pèlerin qui comme nous ne peut se loger à l’Abbaye.

Pendant ce temps, nous prenons notre douche heureusement chaude. Nous ne pouvons rester dans notre chambre tellement il y fait froid. Le vent s’infiltre partout et souffle tellement fort que la toiture grince.

Le pèlerin arrive, c’est un jeune québécois. Il s’appelle Alex, il n’a plus de vêtement sec et grelotte, je lui prête une chemise. Nadette nous met quand même entre 2 étages un petit poêle au pétrole qui ne chauffe rien du tout, pas même moyen de sécher le linge mouillé.

Nous finissons dans la cuisine espérant y trouver un peu de chaleur. La fine couverture polaire emmenée dans le sac sert de chaufferette à Andrée.

Nous acceptons, ainsi que Alex, le repas du soir proposé par Nadette, d’ailleurs pas d’autres solutions !

Repas correct : apéritif, soupe aux lentilles, bœuf, riz et glace façon Nadette,  nous passons un bon moment malgré tout, collés au radiateur de la cuisine. Nadette nous raconte son histoire, sa maison, le boulot de vendangeuse de kiwis qu’elle a dû abandonner à cause de ses mains, la rénovation de sa maison, etc….

En définitive, Nadette est un personnage attachant…

Nous filons très vite nous coucher. Heureusement, les duvets sont bien gonflants et bien chauds.

Bilan de la journée : épouvantable jusque la conclusion . Presqu’impossible par moment de faire des photos