42ème étape de Amenal à Santiago de Compostella

Mardi 25 Juin 2013 : étape de 16 kms. Hébergement à l’albergue MundoAlbergue calle San Clemente 26 à Santiago

Aujourd’hui pour la dernière journée, nous nous levons tôt malgré le peu de kilomètres à parcourir. Pas de petit déjeuner à l’hôtel, tout est encore fermé, nous avons récupéré 2 trognons de pain hier soir au souper, un reste de beurre et de confiture et nous pouvons faire les 6 kms jusqu’au prochain bar.
Il fait encore nuit quand nous partons. Nous démarrons de suite par une forêt, à 5 H 55 le soleil n’est pas encore levé.
L’impression est curieuse presque angoissante. Dans un sous-bois d’une obscurité presque totale, nous avançons à la seule lueur de ma lampe frontale. Heureusement le soleil ne tarde pas à se montrer encore que les 1ers rayons ont du mal à percer les frondaisons. Après la forêt, nous longeons une route à grande circulation puis l’aérodrome pour arriver dans un petit village Lavacolla où nous prenons notre petit déjeuner.
Les montées et les descentes ensuite vont se succéder. Avant d’atteindre les faubourgs une pause au sommet de la colline de Montjoie (Monte do Gozo) : « Son nom vient de l’allégresse ressentie et exprimée par les pèlerins qui, depuis ce lieu, apercevaient enfin les tours de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle, après un long périple. » Pour nous, rien en vue.
Nous passons une zone commerciale, puis les faubourgs. Mais toujours pas de cathédrale.
A l’entrée de Santiago, arrêt pour admirer une grande arche décorée de nombreuses sculptures. C’est le monument dédié aux pèlerins.
Après la porte, enfin le panneau SANTIAGO, ça y est nous y sommes. Une photo s’impose. Reste à trouver la cathédrale que nous ne voyons toujours pas.
La ville est beaucoup plus grande que je ne l’imaginais. Le chemin est bien tracé, encore faut-il continuer à être vigilant. Sans trop se poser de questions nous suivons allègrement un autre pèlerin devant nous, lui-même derrière un pèlerin accompagné d’un âne. Ce dernier s’arrête à une boulangerie, nous continuons à suivre le 1er. Et surprise après un bon moment on le voit demander son chemin à une passante. Nous avons perdu la trace !!! Bon de braves espagnols nous indiquent comment retrouver la cathédrale, mais manque de chance au lieu de monter en douceur vers la cathédrale, il nous faut prendre une série d’escaliers assez raide. Le genou d’Andrée s’est réveillé.
Enfin dans la vieille ville aux rues étroites, le nombre de pèlerins augmente au mètre carré, le but est proche.
Ca y est, on débouche sur la Plaza do Obradoiro, la cathédrale est en face de nous. Curieux, je pensais ressentir une intense émotion, mais non plutôt un grand soulagement d’avoir réussi.
Un petit tour de la cathédrale puis il faut penser aux choses sérieuses. Nous nous mettons en quête de notre albergue située non loin. L’albergue est superbe, un espace d’accueil confortable avec 2 ordinateurs à disposition, dans le fond le coin repas très bien agencé.
Le dortoir au 1er est grand, notre lit est dans le fond légèrement en retrait. J’ai pris l’option d’un lit « matrimonial » (lit double) avec une couchette individuelle au-dessus. Nous avons le choix, pour l’instant nous sommes les seuls dans ce coin. Le gros avantage de cette albergue est que l’on peut y passer 2 nuits en laissant nos sacs. La salle des douches et toilettes au 2ème étage est bien pourvue, et de plus elle a une superbe vue sur la cathédrale.
Nous repartons très vite pour aller faire valider nos créanciales et prendre la compostela bien méritée. Chance peu de monde. Un petit tour pour récupérer un plan de ville à l’office de tourisme pas très loin.
Vient l’heure de la messe de midi. Beaucoup de monde dans la cathédrale. Nous reconnaissons quelques pèlerins mais pas nos copains auvergnats. Nous essayons de trouver une place qui nous permettra de bien voir le botafumeiro (ensensoir). 8 prêtres célèbrent la messe en espagnol. Une religieuse invite l’assistance à chanter, sa voix est magnifique elle résonne dans la cathédrale.
Nous faisons quelques photos, des gardes sont très vigilants et interviennent dès l’utilisation de flash formellement interdit. Pas de chance, Andrée ne voit pas le Botafumeiro. Aujourd’hui pas d’encensoir, elle qui voulait absolument voir le « vol de l’encensoir ». Nous apprendrons par la suite que c’est vraiment un manque de chance, il y a eu encensoir hier Lundi et il y aura aussi demain Mercredi.
Nous sortons de l’église en remarquant la file de pèlerins qui s’agglutine pour passer derrière la statue de St Jacques qui trône au milieu du cœur et une autre pour visiter la crypte contenant les reliques de St Jacques.
En sortant, nous apercevons tous les copains du chemin. Vannessa qui nous tombe dans les bras, les landais, les auvergnats, et d’autres encore rencontrés furtivement. C’est l’instant d’émotion, ressentir chez tous cette joie en même temps que ce soulagement d’avoir atteint le but malgré les difficultés, ça remue un peu. Le soleil brille, les tracas sont déjà oubliés.
Nous faisons quelques photos avec les groupes de copains puis nous partons en quête d’un resto avec les auvergnats. Toujours difficile à trouver en groupe, finalement nous optons pour un resto qui semble correct. Déception à la sortie.
Nous sommes surpris de constater que Santiago est une ville très touristique, beaucoup de groupes de visiteurs, de spectacles de rues, de boutiques avec les inévitables souvenirs.
Après une petite sieste à l’albergue, nous repartons vers la gare prendre nos billets pour le retour vers Hendaye. puis retournons visiter le centre et ses rues piétonnes.
Nous retrouvons les copains auvergnats avec qui nous combinons la sortie de Finisterra pour le lendemain. Le trajet se fait en bus, les billets doivent être pris le jour du départ.
De retour à l’albergue, nous faisons connaissance avec une pèlerine du Sud qui a fait le chemin seule. Après un passage à vide, réconfortée par une autre pèlerine, une journée de repos lui a permis de repartir jusque Muxia puis Fisterra et retour à Santiago en bus. Là, elle a fini son périple et rentre chez elle.